Les employés de la Crane de St-Jean ont laissé derrière eux de nombreuses pièces originales qu’ils ont glissées dans les fourneaux à travers la production régulière de l’usine de céramique. Voyons un aperçu de l’histoire de cette entreprise johannaise et apprenons-en un peu plus sur ce cadeau de Noël si particulier, produit en 1995.

Un bref historique

Crane est fondée à Chicago en 1855 par Richard Teller Crane. L’industrie possède des usines de production variée, entre autres pour la plomberie reliée au chauffage et pour les produits de salle de bain. La compagnie s’installe au Canada, à Winnipeg, en 1906. Par la suite, un siège social est établi sur le boulevard René-Lévesque à Montréal, avec la salle de montre au Beaver Hall.

Au fil des années, la marque canadienne prend le nom de Crane Canada, alors que le marché américain est vendu à Crane Plumbing en 1985, avec une clause de non-concurrence. Du côté canadien, il y a trois poteries contrôlées par Crane : celle de Colombie-Britannique, celle de Trenton (Ontario) et celle de Saint-Jean-sur-Richelieu. Les autres usines que la Crane possédait, à Marieville, à Stratfort (Ontario), et ailleurs, fabriquaient non pas de la poterie, mais de la tuyauterie pour le chauffage, des pompes submersibles, des bornes d’incendie ou encore des bains en acier émaillé.

L’histoire de Crane à Saint-Jean commence en 1920 lorsque la compagnie achète la Canadian Trenton Potteries Co. Ltd. La filiale prend le nom de Canadian Potteries Limited et occupe l’usine située au coin des rues Longueuil et Saint-Georges. La production est orientée autour des articles sanitaires, des pots à fleurs et des bols.

En 1931, la compagnie déménage dans une usine plus grande et plus moderne à proximité du chemin de fer sur l’actuel boulevard du Séminaire. Dans les années 1950, le Québec connaît une importante hausse de sa population et les infrastructures pour l’hygiène sont en forte demande. L’usine délaisse alors les produits décoratifs pour se concentrer sur les articles sanitaires comme les toilettes et les lavabos.

Dès 1987, l’usine est modernisée grâce à des agrandissements et de la nouvelle machinerie. La production augmente. Malgré cela, la concurrence américaine est de plus en plus forte. Au début des années 1980, Crane Canada ferme son usine de Colombie-Britannique. En 2001, Crane Plumbing achète la division canadienne et cesse la production. L’un des fours était en marche depuis le début des années 1930. La clé est mise dans la porte de l’usine johannaise, après plus de 80 ans d’activité.

Au-delà des emplois perdus, la fermeture de la Crane en 2001 marque la fin d’une époque, car il s’agissait aussi de la dernière usine de céramique à Saint-Jean-sur-Richelieu. Une ère se termine pour la ville autrefois reconnue comme la capitale canadienne de la céramique, elle qui a vu naître sur son territoire des dizaines d’usines de poterie aux XIXe et XXe siècles.

Une production originale!

En 1995, la Crane souhaite offrir un cadeau de Noël original à ses employés. À l’aide d’un moule, on commence alors la production de sapins de Noël. La demande grandit dans l’entourage si bien que la production est augmentée et destinée à la vente. La moitié des profits est utilisée pour payer le dîner de Noël des employés et le restant est remis à la Saint-Vincent-de-Paul.

Apprenez-en plus sur cette entreprise grâce au catalogue d’exposition de la Crane réalisé par le Musée dans le cadre de l’exposition Canadian Potteries Limited/Crane Ltd : l’expertise en céramique industrielle présentée à l’été 2017. Vous pouvez vous le procurer à la boutique du Musée! 

Joyeux temps des fêtes à tous !