La prochaine exposition temporaire du Musée dresse le portrait de nombreuses entreprises qui ont marqué le savoir-faire manuel et contribué au développement de Saint-Jean. L’exposition abordera huit thèmes : les couturiers et tailleurs, les cordonniers et artisans du cuir, les chapeliers et les artisans de la fourrure, les buandiers et teinturiers, les artisans de la métallurgie, les barbiers et coiffeurs, les fleuristes et les bijoutiers et horlogers.
Un bref survol
En premier, vous découvrirez toute l’évolution de l’industrie du vêtement. Alors que la façon de les fabriquer s’améliorent et que les tissus changent, les vêtements sont d’abord taillés sur mesure. Au fil des ans, le prêt-à-porter fait sa place et les vêtements sont finalement produits à la chaîne. Le rôle des couturiers et des tailleurs évolue, pour devenir celui d’ajuster les vêtements plutôt que pour garnir les garde-robes pour la nouvelle saison. De leur côté, les buanderies se sont grandement modernisées pour bien traiter les vêtements les plus précieux. On remarque d’ailleurs que le métier était auparavant occupé par des Chinois à Saint-Jean, reconnus pour leur grande expertise dans le domaine.
Le Canada Français, 2 octobre 1952
Chapeau fabriqué chez Paul Dussault, s.d.
Collection Alain Paquette
Pour les belles parures, Saint-Jean bénéficie depuis très longtemps du savoir-faire de chapeliers et de modistes, mot qui réfère à la confection de chapeaux pour femmes. Ils ont su fabriquer de magnifiques chapeaux, ces derniers étant très importants en société pour être respectable et définir sa position sociale. Les chapeliers ont peu à peu laissé leur place aux coiffeurs. Ceux-ci se sont sans cesse adaptés aux modes changeantes et leurs pratiques ont été marquées par plusieurs inventions, dont le fixatif et les rouleaux à mise en plis !
Ancien clipper utilisé par le barbier Joseph Conventini, sur la rue Mercier, s. d.
Collection Coiffure Francesco
On retrouve aussi dans l’histoire de Saint-Jean de grands bijoutiers. Ils travaillent les métaux précieux et leurs vitrines brillent de mille feux. Ces entreprises ont souvent un département d’optométrie. En effet, ils travaillent l’argent nécessaire à la monture des lunettes. C’est donc pratique de les réunir sous le même toit. Heureusement, les lunettes se démocratisent vers 1945 grâce à l’invention du plastique qui réduit considérablement leur prix.
Le Canada Français, 19 décembre 1946
Pour garnir vos tables, les fleuristes de la ville ont aussi prospéré malgré la concurrence. Aujourd’hui encore, ils vous accompagnent dans les bons et moins bons moments de votre vie.
Le Franco-Canadien, 7 juin 1895
Plusieurs artisans ont dédié leur vie au travail du cuir. Ils ont réalisé de l’équipement pour les chevaux, ou encore de magnifiques chaussures. Malheureusement, avec l’arrivée de l’automobile, ce savoir-faire a perdu de son importance et s’est raréfié. Les cordonniers, eux, réparent les chaussures plus qu’ils ne les font, étant aussi victimes de la production de masse.
Finalement, l’industrie de la métallurgie était très prospère à Saint-Jean. La ville regorgeait de forgerons, ferblantiers et couvreurs qui ont œuvré à installer chauffage et toiture pour de nombreux bâtiments que nous côtoyons encore régulièrement. Encore une fois, l’arrivée des grandes usines et la production à la chaîne a pour conséquence de centraliser ces métiers et de les confier à un ouvrier, à moindre coût.
Pour en découvrir davantage sur ces secteurs et sur leur histoire, rendez-vous au Musée du Haut-Richelieu du 6 février (jour du vernissage et de notre dévoilement de programmation) au 10 mai 2020. Une publication, réalisée en collaboration avec Alain Paquette, sera également disponible dès la soirée du lancement.