Une histoire entre ciel et terre

L’histoire de la montgolfière trouve ses origines au 18e siècle, en France. C’est Joseph Montgolfier qui réalise, voyant sa chemise se gonfler grâce à la fumée du feu sur lequel il la faisait sécher, que l’air chaud est plus léger que l’air froid. Avec son frère Étienne, il développe les premiers prototypes de ballons à air chaud, qu’on appellera plus tard montgolfière.

Le premier vol transportant des êtres vivants a lieu à Versailles, devant le roi Louis XVI. Ce sont un mouton, un coq et un canard qui prennent place à bord du ballon. Cela permet de confirmer que le vol est sécuritaire. Le premier vol habité par des humains a lieu à Paris, le 21 novembre 1783. La montgolfière devient une attraction et attire les foules, mais on fait surtout des vols captifs, par souci de sécurité.

Autres utilisations

La montgolfière n’est pas un moyen de transport très prisé. Or, son utilisation militaire se développe rapidement. Elle permet d’observer les troupes ennemies d’en haut, en étant hors de portée des tirs. On dit que les Britanniques ont utilisé des montgolfières durant la guerre de 1812 sur la frontière du Québec, pour noter le déplacement des troupes. Ils auraient fait de même contre les patriotes en 1838. Les troupes américaines de l’Union s’en servent également durant la guerre de Sécession.

La montgolfière sert aussi, à ses débuts, à la science. Les inventeurs et chercheurs s’envoleront tour à tour pour amasser des données sur l’air, la pression atmosphérique, etc.

Évolution

Alors que le dirigeable fait son apparition, puis l’avion, la montgolfière est recalée aux foires et aux amusements. De plus, son utilisation est encore très dangereuse. Il faut attendre la Deuxième Guerre mondiale, alors que le nylon se popularise, pour que l’industrie de la montgolfière reprenne son envol. Ce nouveau matériau sert pour l’enveloppe des ballons. De plus, le chauffage de l’air au propane est beaucoup moins risqué que d’alimenter un feu de paille en plein vol ou le chauffage à l’hydrogène. Cela donne un nouveau souffle à cette activité au tournant des années 1960 aux États-Unis, puis 1970 au Québec. C’est d’ailleurs en 1979 qu’est créée l’Association Montgolfière du Québec. Les premiers festivals se développent, en passant par Sherbrooke (1978-1979), Saint-Bruno-de-Montarville 1980-1981), Saint-Jean-sur-Richelieu (1984) et Gatineau (1988).

Un festival reconnu

Le premier Festival de montgolfières du Haut-Richelieu (son nom à l’origine), a lieu à Saint-Jean en 1984. Il réunit des aérostiers, les pilotes de montgolfières, du Québec, de l’Ontario, des États-Unis et de l’Europe. Les premières festivités attirent près de 60 000 personnes. L’événement est un succès et devient rapidement une tradition en août dans la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, surnommée la capitale des montgolfières depuis 1987.

La première présence des manèges de Beauce Carnaval remonte à 1989. En 1991, Saint-Jean-sur-Richelieu est la ville hôte des championnats mondiaux, une première au Canada. L’année suivante, l’événement change de nom et devient le Festival de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu et prend un axe résolument familial. C’est depuis 1993 que les festivités incluent un spectacle de grande envergure à tous les soirs. Le festival devient le plus grand rassemblement du genre au pays, trait qui le distingue encore de nos jours.

En 1996, le festival accueille une foule record avec la venue des Backstreet Boys alors que 62 000 visiteurs convergent vers le site le même soir. Cette année-là, on recense 28 pilotes résidant dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu. C’est la plus grande concentration au pays.

Depuis 1998, le festival a sa montgolfière emblématique. Elle ne sera baptisée que quatre ans plus tard, alors qu’un concours est lancé à travers la population pour lui trouver un nom. C’est la jeune Rose-Marie Simard, 9 ans, qui lui donne le nom de Piko!

En 2001, l’événement prend le nom d’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il accueille des foules avoisinant les 400 000 personnes en 2009 et 2010. Le record est fracassé en 2011, alors qu’on s’approche des 500 000 visiteurs durant la semaine, entre autres à cause du spectacle de LMFAO qui attire à lui seul près de 100 000 spectateurs le premier soir.

Le festival fêtait tout récemment, en 2018, ses 35 ans d’existence. Depuis 2019, l’événement se décloisonne et est présent tout au long de l’année, à la grandeur de la ville. C’est dans une formule adaptée que le festival a poursuivi ses activités en 2020 et nous revient en 2021, avec Ciel en Fête, durant les fins de semaine du mois d’août.

Il nous restera toujours, malgré tout, l’émerveillement associé à une envolée de montgolfières dans le ciel johannais. Espérons un retour à la normale pour l’an prochain et d’ici là, soyons fier de ce bel héritage qui continuera encore longtemps de faire rayonner la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu au Québec et à l’international.