Octobre marque le mois de l’histoire des femmes au Canada. C’est dans cette pensée que nous vous présentons Joséphine Marchand (1861-1925), fille d’Hersélie Turgeon et de l’honorable Félix-Gabriel Marchand, premier ministre québécois entre 1897 et 1900. Joséphine Marchand épouse, en 1886, le futur sénateur Raoul Dandurand. Elle décède à l’âge de 63 ans et est inhumée au cimetière Notre-Dame-des-Neiges.
Au-delà de son entourage qui influence sans contredit son parcours, Joséphine Marchand se démarque comme une femme de lettres avec un important engagement social.
En plus d’écrire des pièces de théâtre et des contes pour enfants, cette Johannaise fait paraître ses premiers articles dès l’âge de 17 ans dans Le Franco-Canadien, journal fondé par son père, et dans La Patrie, journal montréalais. Joséphine Marchand se taille rapidement une place dans le monde journalistique en fondant le Coin du feu, la première revue canadienne francophone et féminine, en 1893. En effet, l’aspect novateur de cette publication est qu’elle est tenue par une femme et s’adresse à elles. Dans les différents numéros, Joséphine Marchand parle des travers de la société bourgeoise et se positionne pour le droit de vote des femmes. Le dernier numéro, qui paraît en décembre 1896, est un long plaidoyer pour l’éclosion de la presse féminine.
Dès 1894, elle assiste aux réunions du National Council of Women, dont elle sera vice-présidente de 1912 à 1913 et de 1917 à 1919. Elle y tient des conférences en anglais, où elle réclame un rapprochement entre les francophones et les anglophones du Canada. Auparavant, Joséphine Marchand a aussi occupé le siège de vice-présidente du Montreal Local Council of Women de 1895 à 1896, de 1900 à 1901 et de 1906 à 1907.
En 1898, Joséphine Marchand fonde l’Œuvre des livres gratuits pour favoriser l’accès à la lecture dans les milieux défavorisés en région. Ses actions pour la défense de la culture et de la langue françaises sont récompensées par le gouvernement de France qui lui remet la distinction d’officier d’Académie en mars 1898. Il s’agit de la première Canadienne à recevoir cet honneur. Aujourd’hui, l’école Joséphine-Dandurand, à Saint-Jean-sur-Richelieu, lui rend hommage.
Joséphine Marchand a marqué l’intégration des femmes dans le milieu journalistique et a profité de sa position sociale pour défendre les droits des femmes et mettre ses idées de l’avant. Elle a contribué, tout comme entre autres Henriette Feller, Marie Derome, Carrie Derick, Charlotte Tassé, Rina Lasnier et Isabelle Brasseur, au progrès et à la renommée de notre belle région du Haut-Richelieu! Surveillez notre prochaine chronique dans le Journal Le Richelieu à la fin octobre qui portera sur l’oeuvre d’Henriette Feller à Saint-Blaise-sur-Richelieu.